09-05-2024
Loubejac (24)
CEI3* 140, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100 (09/05), CEI1* 100 (10/05), CEIYJ2* 120

10-05-2024
Doha, Mesaieed (QAT)
CEI2* 120 CIM, CEI1* 100

10-05-2024
Gyland (NOR)
CEI3* 140, CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

10-05-2024
Badajoz (ESP)
CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

10-05-2024
Kocaeli (TUR)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100

12-05-2024
Well (NLD)
CEI1* 100, CEIYJ1* 100

16-05-2024
Olost (ESP)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEI1* 100 (18/05), CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

16-05-2024
Pratoni del Vivaro (ITA)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100


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Nationales : L’Endurance équestre à la conquête de l’Ouest, au XXe siècle.

L’ouest et ses stations balnéaires naissantes au début du XXe siècle était une destination attrayante pour les cavaliers militaires en quête de conquêtes civiles. Les Raids hippiques militaires sportifs, par les relations publiques qu’ils établissaient avec les « villégiateurs », avant la deuxième guerre mondiale avaient un but de propagande, pour le prestige de la cavalerie. Ils inscrivaient les corps d’officiers dans un processus de gentrification. En 1903, Paris-Rouen-Deauville , en deux étapes : Paris-Rouen (130km) avec une allure réglementaire de 10 km/h, et Rouen-Deauville (85 km), au train de course, permit, à 28 concurrents sur 29 de passer la ligne d’arrivée. Le vainqueur, le lieutenant Beausil, avait réalisé le parcours à 19 km/h.



C’est le raid fondateur d’une école française d’endurance équestre soucieuse d’éviter les malheureux excès mortels de la vitesse constatés sur Berlin-Vienne et Bruxelles-Ostende par les futurs belligérants de la « der des der ». Après celle-ci, on préparait la suivante, en se ruant vers l’Ouest.

Du 12 au 17 septembre 1927, après avis favorable du Ministre de la guerre à M. Edmond Cavillon, sénateur de la Somme, président de la Confédération Hippique de France les officiers de l’armée active et les officiers de complément sont autorisés « à participer en tenue militaire à l’épreuve militaire internationale d’endurance hippique qui sera disputée du 12 au 17 septembre sur le parcours Paris-La Baule (442 kilomètres). » « une foule se pressait pour voir les arrivées de ce premier raid hippique, sur la plage depuis La Baule-les-Pins jusqu’à L’Hermitage Hôtel » .

Classement général officiel.
1.Capitaine Widolf, sur Titan, temps total 33h 2’ 4’’
2.Lieutenant Teysson, Tigre, 35h 30’
3.Sous-Lieutenant de Castels, C’Couch, 37H 30’

Une soixantaine d’officiers s’étaient inscrits, les Grands réseaux du chemin de fer avaient fait bénéficier du tarif « chevaux de courses » pour les rapatriements, et, « Sur 28 chevaux engagés 26 terminèrent dans un état remarquable. » « Ce raid n’est pas seulement une épreuve de sport, le but et la pensée des organisateurs sont plus élevés. C’est un admirable entraînement pour les officiers qui y ont pris part. » Et, pour cette raison, l’épreuve fut reprise à la même période l’année suivante et l’hebdomadaire local, LA MOUETTE , rapporte : « Paris-La Baule (571 km) du 10 au 16 septembre 1928 Epreuve Hippique Militaire (Internationale) Sous le patronage de la Confédération Hippique de France.

Montant des prix – 1er prix 10 000 fr…7ème prix 2 000fr. 10 prix de 1 000fr, 14 prix de 500fr. « Conditions générales : Le départ sera donné le lundi 10 septembre à 7 heures, au Bois de Boulogne, devant le pavillon Dauphine, de minute en minute et dans un ordre fixé par voie de tirage au sort, chaque concurrent recevra un numéro apparent qu’il conservera pendant toute l’épreuve. Au départ de chaque étape on tirera au sort le numéro qui partira le premier et les autres suivront dans l’ordre arithmétique. »…

Itinéraire – « Les itinéraires indiqués seront obligatoires pour tous les concurrents qui, dans aucun cas, ne devront s’en écarter sous peine de disqualification. » Le parcours est divisé en sept étapes et couvre une distance de 571 kilomètres environ.

- Lundi 10 septembre, 1ère étape : Paris-Rambouillet, 56 km, 8 km/h.
- Mardi 11 septembre, 2ème étape : Rambouillet-Chateaudun, 78 km, 9 km/h.
- Mercredi 12 septembre, 3ème étape : Chateaudun-Blois, 79 km, 9km/h.
- Jeudi 13 septembre, 4ème étape : Blois-Chinon, 104 km, 9km/h.
- Vendredi 14 septembre, 5ème étape, Chinon-Saumur-Angers, 85km, 9km/h puis 10 puis 9km/h
- Samedi 15 septembre, 6ème étape, Angers-nantes, 86km, 10km/h.
- Dimanche 16 septembre, 7ème étape, Nantes-Escoublac, 73km,10km/h Escoublac-plage de La Baule, 9km, 10km/h.

Un raid hippique avec arrivée et départ à Saint-Pierre, était aussi organisé par le comité des fêtes de Recouvrance, dans un quartier de Brest en 1930. L’inventaire de tous ces raids locaux est probablement impossible.

Après la deuxième guerre mondiale

La première épreuve d’endurance officiellement organisée par l’Association Nationale de Tourisme Equestre, ANTE, avec la bénédiction de la Fédération française des Sports Equestres, FFSE et des Haras Nationaux, s’appelait Epreuve Méditerranéenne d’Endurance Equestre. Elle eût lieu les 2 et 3 octobre 1965 dans le Sud-Est, Massif des Maures, sur le trajet Vinon-Tourtour-Le Muy, 168km en deux jours, le jeune Jean-Marie Laudat y participa. En avril 1971, le Docteur Bicheron, médecin du sport, spécialiste de mésothérapie, qui l’avait courue aussi publiait dans le numéro spécial de Plaisirs Equestres consacré au Tourisme Equestre un article intitulé « Les épreuves d’endurance équestre ». Devenu président de l’Association Régionale de Tourisme Equestre d’Ile-de-France, ARTEIF, il signalait : « nous avons organisé en 1969 une épreuve d’endurance en Ile-de-France… Deux autres épreuves ont eu lieu depuis en Bretagne... En 1971 la Bretagne compte renouveler ses expériences ».

Comme il faut se méfier parfois de ce qui est écrit dans les journaux, la curiosité de vérifier les prémices de notre discipline dans la plus dynamique, (en alternance avec Midi-Pyrénes), des régions d’endurance équestre en France à la fin du XXème siècle nous réservait quelques surprises. Les ténors de l’endurance ayant été interrogés, présidents, commentateurs, journalistes, vétérinaires, compétiteurs, personne n’avait souvenir d’endurance en Bretagne en ces temps pas si anciens.

C’est un récent ancien président de l’Association Régionale de Tourisme Equestre de Bretagne,ARTEB, Alain Henry, commentateur des « Nationales » partout en France, rencontré sur les grèves de Plouescat à l’occasion des « 200 kilomètres de Landivisiau », qui m’a suggéré de contacter son prédécesseur, Gilles Rihouay qui avait présidé l’ARTEB en la suite du fondateur, Victor Théard. Pour l’anecdote, on pourra retenir que Gilles Rihouay, « Big Gillou » pour les dames des années septantes, m’a demandé, jeune doctorant comme je me suis présenté, si je n’étais le fils du « Ménager qui partageait nos travaux sur le tourisme équestre en Pays de Redon ,voici une trentaine d’années ». La suite de l’histoire tendrait à démontrer que je n’étais ni le fils ni le père du Ménager en question mais lui-même ! Le monde est petit et le temps passe vite et il y a des étudiants qui s’attardent ! Mais voici l’histoire, à partir des notes que Gilles Rihouay m’a fait diligemment parvenir. Qu’il en soit remercié !

Le Tourisme équestre en Bretagne

« Entre les deux guerres, une bretonne, Melle Le Bourdonnec maintenait la flamme des grandes randonnées »… « on finit par découvrir que notre animal n’était pas essentiellement fait pour tourner en rond dans un manège ou une carrière, ni même pour sauter des barres, mais au contraire pour les grands espaces. Il en est de même de bien des cavaliers… on vit des représentants de gent militaire, qui avaient passé une partie importante de leur vie à voyager à cheval et à faire voyager aussi des troupes entières, qui avaient aussi figuré parmi les mainteneurs du sport équestre, se gausser de notre prétention. Pour beaucoup de nouveaux enseignants qu’ils avaient formés, le véritable extérieur paraissait effrayant et ils manquaient effectivement des techniques qui nous apparaissent aujourd’hui comme essentielles…

A la suite des pionniers expérimentés, les nouveaux adeptes étaient assez hétéroclites et leurs montures aussi. « On connaissait la liaison assurée entre la Provence et l’Elysée par l’homme à cheval », Henri Roque, personnage médiatique s’il en fut. Sur son initiative, un pèlerinage à Compostelle réunit bon nombre des futurs maîtres randonneurs de France.

Un premier rallye national eut lieu à Polignac, organisé par l’ANTE.

Un des suivants, en 1965, à Saint-Malo, vit la participation de quelques bretons (une équipe de l’Etrier Vannetais, sous la direction de Joseph Le Vot, Albert Touche en était). Victor Théard, qui avait un club attenant à sa maison de Saint-Servan et avait beaucoup randonné, fut parmi les principaux organisateurs de ce rallye de Saint-Malo et les dirigeants de l’ANTE lui demandèrent de se mettre à la recherche de partenaires en vue de fonder une association régionale.

Comme nous avions été condisciples et qu’il savait mon goût du voyage à cheval, pratiqué surtout en famille jusque là, il m’entraîna dans une équipe, à vrai dire réduite (3 actifs réels) et nous fondâmes l’ARTEB en 1967. » « Il fallait à nouveau prendre conscience de l’intérêt du voyage à cheval : bon pour les cavaliers, pour leurs montures et pour le pays visité. Mais l’amélioration de notre remonte, trop souvent faite de rebus de l’élevage, des courses ou des centres équestres, appelait la sélection par la compétition, l’endurance, maintenant le TREC. Ce n’était pas une invention. Il y a cent ans on parlait beaucoup de « raids ». des formations militaires accomplissaient des exploits, tels que 200km en 24 heures, avec des « chevaux d’armes qui n’avaient subi aucune préparation spéciale »...

1968 : 1ère épreuve d’endurance équestre en Bretagne, le mythe !

« Quelques mois après sa fondation, l’ARTEB organisait sa première réunion, assez prétentieusement appelée « Epreuve d’Endurance Equestre ». Mais n’étions-nous pas à l’avant garde du progrès ? Nous fumes assez satisfaits de compter une vingtaine de cavaliers, ce que voulait bien commenter monsieur Coste, des Haras d’Hennebont, en félicitant le président Théard : « Je me rends compte que le travail n’était pas facile par suite du manque de modèles mais vous l’avez bien réussi ». 41 km, le premier jour, essentiellement en forêt de Lanouée, 48 le second, par le Canal, Montertelot, Monterrein, les Rochers de St-Méen, un gué mémorable, des lieux-dits aux noms savoureux, et quelques fantaisies appréciées.

Une bonne leçon de balisage également : éviter que les chemins aller et retour se juxtaposent de trop près et se méfier des flèches de bois fixées d’une seule pointe… qu’un petit malin peut inverser. Pour peu que l’on manque du sens de l’orientation ou de lecture de cartes, on se retrouve sur le chemin de l’après-midi, on donne des émotions aux organisateurs et on fait pas mal de kilomètres en trop, le ventre creux, après avoir passé tout près d’un casse-croute réconfortant. Plusieurs de nos apprentis randonneurs en firent l’expérience... et les responsables aussi, un peu coupables. 

L’étape du second midi avait lieu à la Haute Touche, en Monterrein, et l’accueil digne de mémoire, grâce à la famille du Boisbaudry, qui s’était beaucoup impliquée aussi dans le préparation de la journée. Le maire de Josselin, Monsieur de Rohan, avait été empêché de nous saluer par suite d’un rappel inopiné à son poste parisien : nous étions en plein MAI 68. Alain Bignon était là. La préparation du trajet forestier avait été marquée par la collaboration, la science des lieux et les avatars de santé d’un cavalier vétéran mais habituellement infatigable, dont le souvenir marque encore les pionniers : le Docteur Delbèque. » (Gilles Rihouay)

1969 - l’ancêtre de la nationale de Guerlédan

2ème Rallye de l’ARTEB en Forêt de Quénécan : « Un tour en forêt, vers le barrage de Guerlédan, un tour au delà du Lac, vers les Gorges du Daoulas et Bon-Repos, la base de ce second rallye était le domaine des Forges des salles et sa forêt. Une bonne partie du balisage était due aux gardes forestiers, dirigés par Monsieur du Pontavice. La participation faisait des progrès. On savait s’arrêter pour libérer un brocard piégé, une équipe féminine pour soigner sa présentation et celle de ses montures. L’Etrier Vannetais y avait une bonne équipe méritant récompense et aussi la benjamine de la réunion (11 ans), bien félicitée. Le sens de l’orientation et la science de la lecture des cartes accusaient encore quelques insuffisances, mais tout rentra vite dans l’ordre. Ce fut le début d’une collaboration fructueuse avec le maître des lieux, qui était d’ailleurs administrateur de l’ARTEB, grâce à laquelle, notamment, nous avons pu installer au Vieux Château des Salles un centre équestre de vacances, qui fonctionna pendant plusieurs étés; Jean-Pol André et un établissement parisien en furent successivement les organisateurs. Nous pouvions proposer aux cavaliers différents circuits, dont le total formait plus d’une centaine de kilomètres, touchant à peine le goudron. » (Gilles Rihouay)

1971 : l’ancêtre de la nationale de Huelgoat et de celle du Gavre

« En avril se déroulait une manifestation qui reçut le nom d’épreuve d’endurance « du Parc d’Armorique » ou, plus justement, « Rallye des Trois Evêchés », dont la base était au Relecq, près de l’ancienne abbaye cistercienne au point de rencontre des territoires anciens de Cornouaille, Léon et Tréguier. » pour 52 cavaliers de tous âges et de toute la Bretagne. « deux boucles (50 et 40 km) permirent à beaucoup d’entre eux et de leur suite, de découvrir les admirables et étonnants paysages des grands sommets, Roc Trévézel… avec arrêt à la Maison du Parc puis visite de l’Abbaye du Relecq et arrivée à Huelgoat. »

Puis la même année, la deuxième épreuve fut aussi un Rallye, Le Gavre-Le Grand-Fougeray-Saint-Just en Pays de Vilaine : « Après un mémorable rallye « des trois évêchés », premier grand contact avec le parc d’Armorique, en avril, nous eûmes début septembre, une autre pérégrination en Pays de Vilaine, du Gavre à Saint-Just, forêt, halage, contre-halage, paysages parfois grandioses, parfois surprenants. 80 cavaliers au départ… » Chevauchant ma mobylette, j’avais balisé le parcours, à la peinture orange réglementaire de l’ANTE, de Fégréac au Gâvre pour les cavaliers du Sabot d’or de Saint-Nazaire et j’avais pris en cadeau, ma première séance d’équitation sur une selle et tâté du trot enlevé sous la direction de Jacques Naulin, à La Manade du Gâvre. Il faut bien débuter un jour !

Les épreuves d’endurance étaient devenues en réalité des Rallyes Equestres dans une Bretagne équestre qu’animait aussi la Loire-Atlantique, longtemps adhérente à l’ARTEB. La suite de l’histoire nous apprendra que ce sont les mêmes lieux, les mêmes acteurs, si ce n’est les mêmes chevaux, qui feront de la Bretagne une grande région d’endurance équestre tout en étant aussi une grande région de tourisme équestre et de TREC. Comme en Provence, comme en Lozère, comme en Aveyron… mais là-bas, la distance culturelle entre l’Association Nationale de Tourisme Equestre, ANTE et la Fédération des Randonneurs Equestres de France, FREF allait provoquer la naissance du Comité National des Raids Equestres d'Endurance, CNREE avec la prise de pouvoir de Pierre Passemard suite à la démission du nantais Jean Lucas.

L’essai – erreur de l’endurance Nantes-Ancenis, en Loire-Atlantique.

En 1977, « sous les murailles du château de la reine Anne à Nantes était donné le coup d’envoi de la 1ère course d’endurance sur 100 kilomètres, le 12 juin » remportés par Cristel et Denis Letartre… mais, André Lebreton, vétérinaire , s’en souvient comme l’écrivait Charles Danne « le château de Nantes est magnifique mais plus pour une remise solennelle des prix que pour les départ d’une course »… et concluait « il faut échelonner les départs toutes les deux ou trois minutes » ou encore « la seule chance de finir et la seule probabilité de gagner, c’est de courir au pas et au trot (à la rigueur un petit canter de temps en temps). Un récit en guise de mise en garde, des leçons avaient pu être tirées de cette course.

En 1978, le Tour de Brière (65km)

fut remporté sans coup férir par trois cavaliers qualifiés de « professionnels de Camargue » venus en fait de Forcalquier, l’équipe Falque. Les pionniers : Jacky Boscher, Jean Le Gac, Yannick Berton. Jean Le Gac, dans le Finistère, et Yannick Berton, en Loire-Atlantique, tenanciers de centres équestres, participaient aux courses extrarégionales et organisaient des épreuves d’entraînement pour leur club.

1984 :1ère endurance moderne en Finistère

organisée par Patrick Le Floch, la réalité ! En 1983, Jean Le Gac invita Patrick Le Floch à lui faire l’assistance lors de l’épreuve de Thury-Harcourt organisée en Normandie par Jacky Boscher. Pierre Dubois, président du CNREE, les encouragea à organiser quelque chose en Bretagne et ils allèrent visiter l’endurance de Montcuq, en pleine bataille rangée « à coup de cassoulet » entre Pierre Passemard et le président du CNREE. Le constat était peu encourageant, mais, en remarquant une voiture immatriculée « 44 » ils purent faire connaissance des dames Berton et Robin et suivre la course de Krempolis. Jacques Robin, secrétaire du CNREE les encouragea à prendre modèle sur Cherveux, dans les Deux-Sêvres.

Une date fut réservée et le premier dimanche d’avril 1984 eut lieu la première épreuve d’endurance, sous l’égide du CNREE, en Bretagne, à Comana, organisée par Patrick Le Floc'h et la même année une seconde fut organisée en même temps que le concours hippique de Brasparts. Ce troisième départ sera enfin le bon !

En 1984- 1985, en Loire-Atlantique

Jack Bégaud et Jacques Naulin et des copains créaient le Comité d’Endurance Equestre du Pays des Trois Rivières et organisaient une épreuve en forêt du Gavre avec en même temps ce qu’on appellerait maintenant un « trail » de 42,195 km à pied, chevaux contre marathoniens, en forêt du Gavre. Cette épreuve originale allait générer des succès en Ride and Tie en 1987 et 1988 un peu partout en France. En 1989, Jack Bégaud devenait Champion de France d’endurance.

En Bretagne, Stéphane Fleury devenait leader de la discipline sur le Challenge breton avec Roc’h.

Conclusion

Ces débuts, modestes, tardifs par rapport au midi, témoignent de la diffusion lente d’une discipline sportive héritée de circonstances géographiques difficiles en Occitanie et qui a pu retrouver un milieu semblable pour se développer avec un système d’acteurs similaire, paysans, loueurs d’équidés, vétérinaires, rurbains, touristes équestres, techniciens territoriaux . Système marginal par rapport aux institutions fédérales de l’époque où la Fédération Equestre Française avait du mal à accepter ses récentes sociétés mères, l’Association Nationale de Tourisme Equestre et le Poney-Club de France qui fournissaient l’essentiel des concurrents à l’endurance, en recherche de perfectionnement équestre.

Ainsi malgré les mêmes acteurs, les mêmes chevaux, les mêmes lieux et malgré les négociations et les expériences parallèles, CNREE pour l’endurance puis ANTE avec le TREC continueront à gérer, à l’échelle nationale, leurs compétitions respectives dérivées du tourisme équestre.

A l’échelle régionale, dans l’Ouest, cette dichotomie est toujours apparue artificielle. Le CNREE disparaîtra en 2000, malgré les 3 médailles individuelles en Championnat du Monde , tandis que l’ANTE, muant une fois de plus, devenait le Comité National de Tourisme Equestre, CNTE. Un luxe ou une incohérence dans une Fédération Française d’Equitation, FFE, héritière juridiquement de feu la Fédération Française des Sports Equestres, FFSE , qui méconnaît encore trop l’histoire de cette équitation hors stade qui, avec la montée en nombre de l’équitation sur poney a permis de faire de la FFE la 4ème fédération olympique en France en 2003 et capable de ramener une moisson de médailles des Jeux Equestres Mondiaux , en Espagne, en 2002, … en attendant la suite.

Les cavaliers de l’Ouest ont participé à la moisson :

les Berton et Bégaud, les Fleury et Ollivier et récemment Elodie Le Labourier pour ne pas tous les citer ! Si certains ont déserté vers le soleil du midi, l’endurance dans l’Ouest continue à se développer et un nouveau réservoir de cavaliers et d’organisateurs semble bien se constituer comme en témoignent les succès du dernier Championnat de France des jeunes à Locminé, le CEIO**** de La Baule, le CEN** du Haras du Pin, et les 5 « nationales » en Bretagne, Huelgoat, Guingamp, Guerlédan, Landivisiau et bientôt Le Pertre.

Bretagne, Pays-de-la-Loire et les deux Normandies se réuniront, à l’occasion de « fédératives » à Angers les 17 et 18 novembre 2003.

Il était peut-être utile de rappeler leur histoire « endurancière », interactive. Paris-Deauville en 1903 et Paris-La Baule en 1927 préfiguraient déjà de l’intérêt de l’Ouest pour l’endurance équestre dans cette anglo-normandie plus réputée pour fournir les demi-sang aux carrosses et omnibus ou à la remonte militaire, aux courses et aux sports équestres . Certains, comme Maurice de Gasté, agronome normand, regrettaient le manque de sang oriental. Il publia en 1898 « La question du cheval d’armes et du demi-sang galopeur. La déformation du modèle par les étalons trotteurs ». Il fonda la Société d’encouragement à l’élevage du cheval de guerre français. Mais c’était trop tard, le cheval, devenu moyen de transport désuet et arme obsolète, devait attendre la fin du XXème siècle pour parcourir à nouveau à vitesse libre les pistes de l’ouest ou ce qu’il en restait.

Hervé Ménager



Note : "Depuis Paris-La Baule 1927"

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