09-05-2024
Loubejac (24)
CEI3* 140, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100 (09/05), CEI1* 100 (10/05), CEIYJ2* 120

10-05-2024
Doha, Mesaieed (QAT)
CEI2* 120 CIM, CEI1* 100

10-05-2024
Gyland (NOR)
CEI3* 140, CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

10-05-2024
Badajoz (ESP)
CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

10-05-2024
Kocaeli (TUR)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100

12-05-2024
Well (NLD)
CEI1* 100, CEIYJ1* 100

16-05-2024
Olost (ESP)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEI1* 100 (18/05), CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100

16-05-2024
Pratoni del Vivaro (ITA)
CEI3* 160, CEI2* 120 CIM, CEI1* 100, CEIYJ2* 120, CEIYJ1* 100


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Lu pour vous : PIETONS, ECHASSIERS et CHEVAUX du côté de Bordeaux

Le journal hebdomadaire illustré "La Nature" était une revue consacrée aux "Sciences et à leurs applications aux arts et aux industries". Dans sa rubrique "Variétés, généralités, Statistiques" il publiait, dans son numéro du 26 mai 1894, sous la signature de Gaston Cornie un article dont nous apprécions aujourd’hui la saveur.

Le titre en était "Une course de piétons, d’échassiers et de chevaux". Il montrait d’abord trois photographies représentant les coureurs à pied; l’un est en pantalon long, ceinture de flanelle, muni d’une canne; le second porte des bas comme les coureurs cyclistes de l’époque, d’ailleurs; le troisième, un précurseur, avait une culotte courte et les jambes nues. Les échassiers, trois gaillards, landais sans doute, avec blouson de toile et chapeau à large bord. Quant aux chevaux...



ils sont tous les trois coquettement attelés à des cabriolets fort en usage à l’époque; deux ont des colliers, le troisième une "bricole" (utilisée dans l’armée jusqu’au dernier jour où celle-ci eut des chevaux attelés).

Et voici ce dont cet article informait ses lecteurs :

"Pendant les années 1892 et 1893 nous avons rendu compte dans "La Nature" des courses si originales d’échassiers, qu’organisait le journal "La petite Gironde" avec des journaux qui tiennent le rang en province. Les courses ont eu lieu le jour de l’Ascension. cette année on a voulu faire un essai comparatif entre les piétons, les échassiers et les chevaux attelés.

On s’attendait, et c’est arrivé, à des engagements tellement nombreux que la surveillance d’une pareille épreuve eut été presque impossible, ainsi les concurrents étaient-ils prévenus qu’il serait fait une sélection et que trois commissions spéciales choisiraient trois concurrents dans chaque catégorie.

Le départ a eu lieu le 3 mai à 9h40 du matin à La Bastide, faubourg de Bordeaux, sur la rive droite de la Gironde. La route à parcourir passait par les points suivants : Libourne, Bergerac, Mussidan, Périgueux, Angoulême, Cognac, Saintes, Blaye et Bordeaux. La longueur du parcours était exactement de 420 kilomètres.

Dès le départ les chevaux prenaient une avance considérable, puis venaient les piétons et enfin les échassiers marchant avec une lenteur méthodique qui faisait bien augurer en leur faveur.

A Bergerac (91 kilomètres) les chevaux tenaient toujours la tête, mais le premier avait 1 heure ½ d’avance sur le dernier. Les échassiers avaient repris le 2è rang et les marcheurs suivaient de très loin; l’un d’eux était déjà hors de combat.

A Périgueux (150 kilomètres), les chevaux tenaient toujours la tête, tandis qu’un échassier avait pris la 3è place précédent de 2 heures le cheval "Charlatan". Un marcheur, Dufour, de Rouen arrivé à 10h52 du matin ayant accompli les 150 kilomètres dans un peu plus de 24 heures; le premier cheval ayant mis 14h27 et le premier échassier 19h6.

A Mareuil sur Belle (198 kilomètres) le premier cheval arrive à 9h45, ayant parcouru les 198 kilomètres en 24 heures. Ce résultat est magnifique. Il laisse bien loin derrière lui une récente performance de la jument "Merveilleuse" qui fit quelque bruit à Paris, il y a un certain temps. cette dernière n’avait parcouru que 136 kilomètres dans le même laps de temps.

Un des trois chevaux s’est arrêté, malade, mais celui qui marchait derrière le premier échassier l’a devancé à l’arrivée et repart avec lui.

  

A Angoulême (235 kilomètres), les deux chevaux arrivent entre 8 et 9 heures du soir le vendredi et se reposent. Charlatan a brisé sa voiture et son conducteur le monte; les conditions de la course permettaient ce changement, à la condition que le cheval ne serait plus remis à une voiture.

Le premier échassier arrivé dans la nuit repart aussitôt; aussi signe-t-il le premier au contrôle de Saintes (305 kilomètres) où il arrive après 44 heure 44 minutes de marche, soit environ à une vitesse moyenne de 7 kilomètres à l’heure.

Le cheval monté suit de près, tandis que l’autre donne des signes certains de défaillance.

A Pons (325 kilomètres), l’échassier et le cheval monté sont ensemble et il s’engage entre eux un corps à corps qui ne se terminera qu’à Bordeaux par la victoire du cheval battant son concurrent échassier de 28 minutes.

Le parcours total (420 kilomètres) a été effectué en 62 heures 27 minutes, ce qui bat le record de Merveilleuse de 28 heures. La vitesse moyenne a atteint 6,720 km à l’heure pour le cheval gagnant, Charlatan.

Ces résultats inattendus ont passionné vivement la population bordelaise et il convient de féliciter la Petite Gironde pour les expériences publiques sur la résistance des hommes et des bêtes qu’elle expérimente depuis deux ans.

Disons en finissant que cavaliers et échassiers étaient en parfait état, ce qui semble extraordinaire a priori.

Voici du reste les résultats de l’observation médicale :

.. Florance, cavalier, 51 ans, 126 pulsations et 25 mouvements respiratoires à la minute.

.. Fauconneau, échassier, 108 pulsations et 18 mouvements respiratoires.

Après un pareil effort, ces conditions de santé sont tout à fait satisfaisantes.

Je m’adresse à tous les responsables de l’ANTE, à tous les présidents et animateurs du tourisme équestre. Qui fera mieux que cette "course" de 420 kilomètres sur route ? qui se termine, comme dit le reporter de l’époque, "dans des conditions de santé tout à fait satisfaisantes" ?

Maurice DUMONT



Note : "Une archive assez rigolote d'une endurance à Bordeaux...
Source : Plaisirs Equestres, n°46, juillet-août 1969, p 288.
"

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