La confédération de ces trois composantes permet à la FFE de figurer, depuis 2002, au 4è rang des fédérations olympiques françaises par le nombre de licenciés (1er Foot-ball, 2ème Tennis, 3ème Judo) et, depuis 2003, comme 1ère fédération par le nombre de licences féminines, juste devant le Tennis.
L’analyse des «fléchages» de licences donne une bonne idée des émulations qui conduisent la FFE. En 2003, grâce au redressement des effectifs «cheval», les trois composantes ont gagné des licences. La chronologie voudrait que, ces prochaines années, en raison du fléchage «statutaire» des cavaliers majeurs, cette nouvelle tendance continue si les cavaliers se fidélisent. L’intégration de nouvelles activités équestres comme l’Endurance ou l’Equitation western, intégrées aux sports équestres, ne facilitent pas les comparaisons mais corroborent la segmentation entre «les deux faces de l’équitation moderne». Elles peuvent être qualifiées «modernes» , en référence aux Temps modernes, dans la mesure où elles cherchent toutes à progresser en s’appuyant sur l’amélioration des connaissances, par l’éducation et la compétition.
L’équitation moderne «canonique» ou «alternative».
En 1921, la Fédération Française des Sports Equestres, FFSE, avait été créée, en même temps que la Fédération Equestre Internationale, FEI, sous l’impulsion de Pierre de Coubertin, inquiet de la mauvaise image que l’Equitation avait donnée, aux Jeux d’Anvers (1920). Paris organisant les Jeux en 1924, les français s’installèrent à la direction de la FEI, et l’on vit à Paris, pour la première fois, une épreuve de Dressage dans un rectangle de 20x60m. En 1928, à Amsterdam, le Saut d’obstacle était aussi consacré, par le parcours de chasse de clôture, au stade olympique. Petit à petit , le CSO, plus facile à organiser, à comprendre et à contempler, a accaparé plus d’organisateurs, de cavaliers et de spectateurs. Le Concours Complet et ses déclinaisons Dressage et Saut d’obstacles apparaissent aujourd’hui comme des disciplines « canoniques »(DIGARD, 2003).
En marge de cette équitation «canonique» des dérogeances, des mutations ou même des réminiscences de «l’équitation de grand-papa» (HENRY, 1963), celle d’avant 1921, allaient cependant ressurgir pour ceux qui n’étaient plus ou pas encore en âge de focaliser sur l’optimisation de la performance. Cette autre équitation, mais initiée aussi dans les milieux parisiens, allait trouver des terreaux favorables dans la ruralité pour le mode d’élevage, rustique, et les parcours en campagne. L’équitation alternative n’est pas celle réservée aux écuyers, évolutive, elle intéresse toutes les générations, les deux genres et, progressivement, toutes les régions.
En 1963, le fondateur des Editions Crépin-Leblond, Raymond Henry «animateur de Plaisirs Equestre et du Centre d’Instruction Hippique Général Duc d’Aumale» à Chantilly réussit à rassembler, avec l’appui des Haras Nationaux (Henri Blanc), «les responsables des groupements équestres les plus importants de France» dont le Touring -Club de France multidisciplinaire, 600 000 adhérents, organisateur de séjours et excursions en tous genres, et les organisateurs du 1er Rassemblement National de Tourisme Hippique à Polignac et créa l’Association Nationale de Tourisme Equestre : «la majorité des cavaliers moyens et une portion non négligeable d’excellents cavaliers considérant que le cheval étant un moyen de transport, il conviendrait de s’en servir dans ce sens et de l’utiliser notamment à des fins touristiques».Le Rallye d’Uzes , le 21 juillet 1963, permit de faire les présentations officielles. |
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En 1971, le normand Louis de Pas (Bois Guilbert) et Jean Turgis avec une soixantaine de clubs créaient le Poney-Club de France avec l’appui des Haras Nationaux (Henri Blanc) pour réguler les implantations sauvages du ranching, développer une pédagogie dédiée aux enfants avec la complicité de montures rustiques adaptées à leur taille, variable, et d’une vie rapprochée du milieu naturel .
Ces trois systèmes, FFSE, ANTE, PCF, allaient grandir ensemble, d’abord en parallèle, puis en coalescence tandis que d’autre initiatives plus ou moins autogérées dont l’endurance, le horse-ball et l’équitation western rejoignaient officiellement les sports équestres. La Fédération Française des Sports Equestres deviendra au fur et à mesure des réformes de statuts Fédération Equestre Française, FEF puis Fédération Française d’Equitation, l’actuelle FFE.
Quelque soient les statuts de la «Fédération» et des sous-systèmes, les courbes d’évolution de ceux-ci depuis plus de 20ans n’en démentent pas : l’équitation «alternative» à base de poneys et de tourisme explique le développement du système fédéral.
Attention, «comparaison n’est pas raison»
La comparaison des évolutions de l’équitation « canonique » et de l’équitation «alternative» ne sera bientôt plus d’actualité tant l’effet «fédéral» doit faciliter des emprunts réciproques mais elle permet encore de relativiser les croissances géopolitiques des uns et des autres, de mesurer la révolution culturelle, ne serait-ce que pour mobiliser les réflexions de ceux qui postuleront à prendre un relais après la trêve olympique d’Athènes 2004.Sports et démocratie sont des systèmes qui ont en commun des règles, identification des concurrents, échéances, remises en cause périodiques, comptages et une incertitude quant au résultat.
Année |
Cheval |
Poney |
Tourisme |
Total |
1991 |
183189 |
47 587 |
25 302 |
256 078 |
1992 |
185811 |
53 622 |
26 405 |
265 838 |
1993 |
194264 |
64 636 |
25 593 |
284 493 |
1994 |
202141 |
72754 |
29 150 |
304 045 |
1995 |
207600 |
86 283 |
31 765 |
325 648 |
1996 |
210390 |
101 401 |
34 091 |
345 882 |
1997 |
209171 |
118 192 |
37 323 |
364 686 |
1998 |
216374 |
131 569 |
40 681 |
388 624 |
1999 |
214203 |
153 376 |
44 078 |
411 657 |
2000 |
211593 |
169 810 |
44 324 |
425 727 |
2001 |
204506 |
182 391 |
45 601 |
432 498 |
2002 |
204 138 |
193 303 |
49 698 |
447 139 |
2003 |
205 241 |
203 327 |
54 387 |
462 955 |
Tableau 1 : Nombre de licenciés «pratiquants» par délégation ou fléchage. (Sources : FFE, ANTE, PCF) |