Malgré tout, l'esprit de compétition; encore fort exacerbé, subsistait. Je n'en veux pour preuve que l'arrivée au galop des concurrents de tête du 75ème km de course, au 3ème contrôle. Une hécatombe
La victoire est finalement revenue à Cristel Letartre et à son mari (de Puy l'évêque, près de Cahors), ex-aequo
rayonnants qui ont passé la ligne d'arrivée la main dans la main. Ils avaient couvert les 100 kilomètres, en 4h 50mn et 46 secondes. 'Mais ceci. ne dissimule pas les ravages survenus dans les rangs des concurrents : sur 29 chevaux au départ, 14 sont arrivés. C'est un résultat tout à fait médiocre, surtout pour une course sur terrain plat. On peut même aller jusqu'à se demander ce qu'il serait arrivé si ce 12 juin avait été une chaude journée ensoleillée. Sans doute aucun cheval ne serait parvenu à l'arrivée.
Maintenant, il est urgent que le Comité National des Courses équestres d'endurance (qui est, je sais, attentif à tout cela) prenne le problème très sérieusement en main en édictant un règlement 'draconien qui devra être imposé à tout organisateur, sous peine de se voir refuser l'homologation de ses courses et de ses résultats.
Il importe tout autant que les conseils soient diffusés, ainsi que les règles d'or, les informations et les expériences, afin que seuls les cavaliers préparés envisagent de participer à une course équestre d'endurance .
Des mauvaises habitudes
Sur le plan des circuits, il faut que tous les organisateurs de courses sachent qu'actuellement un circuit commençant par des parcours accidentés et même en dénivelé permettra l'échelonnement des chevaux dès les 1ers km, et à la suprématie des chevaux bien entraînés de s'affirmer.
Un itinéraire plat, comme celui de Nantes est de ceux que 1'011,; pourra se permettre dans quinze ans, lorsque la majorité des cavaliers saura que la seule chance de finir et la seule probabilité de gagner, e'est de courir au pas et au trot (à la rigueur un petit canter de temps à autre) : ce sont les allures recommandées aux USA sur 50 miles (80 km), comme sur 100 miles (160 km).
Dans une course sur 100 miles, aucun des chevaux de Nantes n'aurait atteint -la ligne d'arrivée!
Une mauvaise habitude est à perdre aussi, le plus vite possible: les départs en groupe. Il n'est pas de prime à accorder à la stupide compétition qui a juste pour effet de miner la santé des chevaux.
Il faut échelonner les départs toutes les 2 ou 3 minutes, par exemple. Cela prendra du temps? Tans pis. Ce qui compte, n'est-ce pas d'abord de permettre au maximum de chevaux de terminer l'épreuve dans une forme convenable?
D'autre part, il devrait y avoir dans toute course d'endurance de ce type des liaisons radio et un vétérinaire volant. Ils étaient d'ailleurs prévus par le règlement mais n'ont pas été mis en place.
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Les contrôles vétérinaires
A ceux qui ont donné pour seule consigne aux vétérinaires de la course le contrôle du rythme cardiaque (outre les tares apparentes ou cachées), je livre les quelques raisons que les vétérinaires Américains spécialisés voient dans des contrôles portant sur le pouls, la respiration et la température: une des possibilités de comparaisons plus étendues à tous les stades de la course et d'études cliniques ensuite la découverte d'anomalies (telles que celles qu'ils appellent inversions, c'est à dire lorsque le rythme respiratoire est plus élevé que le rythme .cardiaque au repos), la possibilité de détecter un début de grippe ou d'infection, en prenant la température, afin d'éviter que le cheval ne s'épuise.
Ils y voient aussi le moyen de faire connaître mieux son cheval au cavalier, pour qu'il se serve de ces éléments en toute connaissance de cause à l'entraînement.
Ce dernier point est jugé par les Américains comme très important, sinon on ne ferait en effet que se servir du cheval comme d'un support mobile dont l'entretien est l'affaire de spécialistes du genre garagiste... .
Pour renforcer la portée et l'efficacité des contrôles, pour obliger les cavaliers à en tenir compte, il faut qu'il y ait dans les courses un ou deux contrôles volants non signalés à l'avance, avec arrêt obligatoire jusqu'à ce que le cheval ait retrouvé les rythmes respiratoires et cardiaques de 40/70 : donc, pénalisation de temps pour celui qui a trop poussé son cheval.
Les problèmes posés par les courses d'endurance sont multiples, aussi cet article n'est-il qu'un avant-goût de tout ce qu'il est possible d'en dire.
Vouloir ignorer toutes les difficultés qui existent, ne serait-ce pas tout simplement l'équivalent de l'engagement d'un coureur à pied dans un Marathon sans préparation? En aurait-on1.eulement l'idée ?
Il est logique de dresser au plus vite la liste des mesures précises qui rendront ces épreuves capables à terme. d'améliorer la connaissance du cheval, la qualité des cavaliers, la résistance et la qualité des montures. C'est le seul moyen d'assurer à ce sport naissant un véritable avenir.
Charles Danne
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